La question de la langue inclusive est souvent source de débats animés, mais elle fait également l'objet de recherches scientifiques qui mettent en évidence son efficacité pour atténuer certains stéréotypes résultant de l'utilisation systématique du masculin neutre. Une question se pose : où se situe le public féminin dans une langue où le genre masculin englobe à la fois le masculin spécifique et le neutre générique universel ?

Un mouvement ancré depuis quelques décennies

Tout d’abord, qu’est-ce que l’écriture inclusive ? Pour faire simple, l'écriture inclusive est une manière d'écrire qui élimine toute forme d'exclusion et de discrimination. La rédaction utilise ainsi une approche plus respectueuse des personnes marginalisées. Ce terme fait directement référence aux femmes face à la masculinisation de la langue française. L’utilisation du langage inclusif n’est pas anodine. En effet, son but premier est de rendre la langue française plus égalitaire. Cela permet d’englober chacun·ne et de transmettre un message global, sans cibler qu’un seul genre. Cela fait déjà plusieurs décennies que le combat pour instaurer l’inclusivité dans la langue française est engagé. Ce mouvement permet de changer les coutumes et de reféminiser les usages de la langue française. Depuis quelques années, on constate donc que ce n’est pas la langue française qui est sexiste mais ses locuteurs et locutrices. L’importance de cette écriture inclusive est dans la re-féminisation des mots, permettant d’inclure chaque genre et sous-genre et d’atteindre avec les mots chaque personne.

Quels avantages et inconvénients à l’adopter ?

L'écriture inclusive représente une avancée dans la parité et l'égalité des sexes. Elle présente de nombreux avantages, surtout dans une société en évolution constante où de nouveaux genres émergent. En reconnaissant toutes les identités de genre, elle favorise l'inclusivité, renforçant ainsi la visibilité et la reconnaissance des femmes et des personnes non-binaires. De plus, en utilisant des termes neutres et en évitant le masculin générique, elle introduit une notion d'égalité dans le langage et promeut l'égalité des genres. En sensibilisant le public à la diversité des genres, elle contribue à remettre en question les stéréotypes et les normes établies. Mais on peut également constater que l'écriture inclusive présente des inconvénients. Premièrement, elle peut sembler compliquée. Selon certains parlementaires, ainsi que la Commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport, elle risque de rendre la lecture et la compréhension plus ardues en introduisant des conventions typographiques ou des formulations inhabituelles. Pour les plus âgés, l’écriture inclusive peut être considérée comme une atteinte à la tradition et à la beauté de la langue française, suscitant alors une résistance culturelle à son adoption. Enfin, elle peut être perçue comme une question politique, engendrant des débats et des controverses, notamment quant à son adoption dans les milieux officiels et académiques.

La rédaction épicène en pratique

Ce style d'écriture encourage l'utilisation de termes neutres afin de représenter toutes les identités de genre de manière équitable. Par exemple, il substitue l'expression "droit de l'Homme", jugée discriminatoire envers les femmes, par "droit humain", englobant explicitement tous les genres. L'écriture inclusive recommande l'emploi de mots tels que "membre", "titulaire", "partenaire", perçus comme neutres en français. Cette reconnaissance de la diversité des genres et la volonté de dépasser les stéréotypes de genre constituent des éléments fondamentaux, permettant ainsi à cette approche d'atténuer les inégalités grammaticales et de favoriser une représentation linguistique plus équitable de tous les individus.

L’usage du point médian

La pertinence de l'utilisation du point médian peut être un sujet de débat. Ce signe typographique est conçu pour représenter simultanément les femmes, les hommes et les personnes non-binaires. Il sert également à abréger les doublets, par exemple en écrivant "nos client·e·s" au lieu de "nos clientes et clients". Cette pratique vise à adopter une convention graphique pour mieux inclure les femmes au sein d'un groupe. Cependant, l'application du point médian peut être complexe et peut rendre la lecture moins fluide.

En résumé, l'écriture inclusive vise à éliminer l'exclusion et la discrimination en adoptant une approche respectueuse des genres. Bien que controversée, elle cherche à rendre la langue française plus égalitaire en incluant chacun·ne. L'utilisation de termes épicènes et du point médian témoigne de cette volonté d'inclusion, malgré les défis pratiques. En fin de compte, son objectif est de faciliter la communication et de permettre à chacun·ne de se sentir représenté·e.